Valeurs républicaines... c'est quoi exactement ?
Les valeurs,
nos valeurs,
les valeurs de la République,
les valeurs républicaines,
valeurs,
République,
etc,
etc...
Personne n'a déclenché un compteur pour essayer de savoir combien de fois ces mots ont été prononcés ces derniers jours ?
N'importe quel mot prononcé plusieurs milliers de fois ne signifie plus rien, se vide complètement de sens, il n'en reste que des phonèmes abstraits, musique virtuelle, ésotérique, fumeuse...
"Ils" y sont arrivé, à s'auto-persuader, à se convaincre : le FN est un parti anti-républicain, qui "n'aime pas la France", facteur de "guerre civile", qui "n'a pas les mêmes valeurs"...
Ah bon ? (intonation Bachelot)
Mais putain, interdisez le !
Non ? alors fermez là, et laissez les vivre, bandes de testicules ramollis.
Vous avez eu peur hein ? pauvres merdes.
Passons,
De 1936 à 1954 (pour la France) et de 1960 à 1963 ( à titre... heu... privé) mon père s'est battu comme un beau diable pour des valeurs qu'il définissait mal en détail, mais dont il avait une certaine idée.
La Liberté lui semblait primordiale et justifiait l'engagement totale. Il avait 18 ans en 1936 et, fils de grand bourgeois stéphanois, il était parti faire le malin dans la Sierra, pendant trois ans.
Il avait découvert avec surprise le gouvernement du Front Populaire qui laissait tomber les camarades au delà des Pyrennées, qui ne livrait pas les moteurs, les cartouches...
Il avait découvert la frontière bloquée par les gendarmes français, qui tiraient parfois sur les "clandestins" qui avec femmes et enfants, deux baluchons et le ventre vide, tentaient de passer en France, pays "ami" en principe... gouvernement socialiste... qui les mis dans des camps barbelés...
Bande de pourris...
Bref, de retour au bercail début 39... et, 1°) avril 1939 service militaire dans la Marine et arrive la période "faste" :
juin/juillet/septembre 1940 : le pied total ! Personne ne sait quoi faire, le sous-marin est à Alexandrie, puis file à Beyrouth, qu'est-ce qu'on fait on rentre à Toulon, on reste ici, on part en Algérie, on va chez les Anglais (pas très chaud pour aller chez les anglais, le coup de Kébir ce fut le 3 juillet...) et qui est ce général dont très peu de monde avait entendu l'appel...
Bref,
étape en Algérie, et le grand saut : Gibraltar, "hello, i am a french seaman, i want to fight the nazism with you..." je vous la fais courte...
Manchester, Liverpool, les brumes d'Ecosse, les minuscules corvettes, les convois au large du Cap Nord, les bûchers funéraires des pétroliers torpillés, les ports russes...
Un placard de médailles, avec des étoiles de bronze, d'or, des palmes... et qu'il ne portait jamais...
Il était beaucoup plus fier des ses condamnations par Vichy :
D'abord : Condamnation à mort par contumace : abandon de poste etc...
Ensuite : 5 ans de travaux forcés : intelligence avec l'ennemi (anglais)
Ensuite : Déchu de ses droits civiques...
Dans cet ordre chronologique (!).
Et, encore bien jeune, je lui demandais : pourquoi as-tu fais tout ça ?
Je me souviens de sa formule, lapidaire, tranchante et sans partage :
"Il vaut mieux crever debout que vivre à genoux !"
Excessif non ?
Non moins excessifs, nos temps modernes où l'on vit à plat ventre !
Allez, à plus, je suis de mauvais poil ce matin.
RPG.
0 Comments:
Enregistrer un commentaire
<< Home